Immeubles d'habitation à la Concorde

La morphologie du projet émerge du dialogue avec les bâtiments alentours. À l’instar du bâti le long du chemin des Sports, l’immeuble s’élève sur huit étages tout en prenant le soin de se tenir à distance du voisinage afin de profiter des dégagements et des percées urbaines, offrant une vue sur le grand paysage genevois.

La forme en « L » du bâtiment vient conclure le nord-est du tissu urbain formé par le quartier de la Concorde. Agissant comme une frontière, le bâtiment adopte deux discours, selon qu’il s’adresse à l’extérieur, en tenant son rôle de front bâti, ou qu’il s’adresse à l’intérieur, en incarnant le rempart contre les nuisances de la ville. Ces deux discours prennent alors la forme de deux façades en béton préfabriqué radicalement différentes. La première voit ses lignes verticales onduler tantôt devant, tantôt derrière les lignes horizontales créant ainsi un motif tissé dynamique. La seconde, très végétale, offre de larges balcons en extension des espaces de jour qui s’ouvrent sur le parc généré par la morphologie.

Une faille vient rompre le bâtiment à l’angle du « L » et ainsi créer une percée visuelle sur le parc invitant le promeneur de la voie verte à dévier sa route pour découvrir cette dépression végétale. D’autre part, par un effet de perspective, la faille permet d’affiner le monolithe sur rue et ainsi alléger l’ensemble. La matérialité du sol et des murs de la faille se retourne au sommet des bâtiments pour les couronner d’une casquette qui vient unifier le plein – bâti – et le vide – la faille.

En relation direct avec le chemin des Sport, le bâtiment offre des arcades commerciales au rez-de-chaussée. Le second bâtiment, en retrait de la rue, développe des espaces communautaires pour les résidents et des logements en lien direct avec le parc. Dès le premier étage, les logements prennent places autour de sept allées dans les deux bâtiments. Chacune des allées, à l’exception des extrémités des bâtiments, desservent trois appartements (3 pièces, 4 pièces et 5 pièces) dans une rationalité radicale. La bipolarité rue/cour se retrouve à nouveau au niveau des typologies : l’ensemble des espaces de nuit se retrouvant en périphérie du projet tandis que les espaces de jour s’ouvrent sur le parc.